jeudi 18 décembre 2008

Motion au CA

En séance du 17/12/08, le Conseil d’Administration de l’Université de la Réunion a adopté, sur le fond, la motion présentée par le SNESup - FSU :
1- Le nouveau modèle de calcul des dotations proposé par le Ministère pour 2009 est infondé. Il est totalement inadapté aux conditions qui prévalent à l'Université de la Réunion, et ne fait qu'accentuer les charges d'enseignement et la précarité dans les services au détriment des étudiants. Il tourne le dos aux demandes constantes de rattrapage faites par notre Université depuis sa création.Le CA de l'Université de La Réunion rejette donc fermement le mode de calcul du Ministère et ses conséquences désastreuses en suppressions de 5 emplois.
2- Le projet de décret sur les statuts des enseignants chercheurs est un pas de plus vers la déréglementation du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il tend à la balkanisation de la fonction publique dans les Universités en les assimilant à des entreprises indépendantes et concurrentes qui recruteront de plus en plus sur contrat. Le CA de l'Université de La Réunion rejette fermement ce projet comme préjudiciable à la jeunesse.
3- Le Ministère refuse de donner un cadrage national des contenus des masters et des concours d'enseignants (PE, CAPES, AGREGATION). C'est là encore le premier pas vers la disparité des formations sur l'ensemble du territoire national, préfigurant la disparition des concours et la généralisation des recrutements contractuels. Le CA de l'Université de La Réunion exige la suspension du projet de réforme sur la masterisation jusqu'à ce qu'un cadrage national des contenus des masters et concours ait été obtenu en accord avec tous les partenaires.

Diffusion de notre appel...

Appel mis en ligne ici : http://sauvons-lecole.over-blog.com/article-25896391.html
Cordialement

webmaster http://www.sauvons-lecole.fr

mercredi 17 décembre 2008

Manifestation du jeudi 18 décembre

Ansanm Pou Sov Nout’ Marmay


KABAR - ACHOIS : POINT DE RALIEMENT DE LA MANIF = Fac MOUFIA

VENEZ TOUS JEUDI 18 DECEMBRE
programme kabar-achois
animé par GREGORY MUS 1 et VINCENT MUS 2
1° marseillaise + koman i lé dirigées par FANNY mus 1
2° marmay lontan : TONY (mus 1)
3° Filaos David (mus 1)
4° valé valé MATTHIEU + ULRICH + DAVID (mus 1)
5° à l’ombre des palmiers EVELYNE (mus 1)
6 la Montane : GREGORY (mus 1)
7 la marseillaise + koman i lé.

ALLONS ENFANTS A L’IUFM DE LA REUNION
LA MARSEILLAISE SEGA

Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L’étendard sanglant est levé
L’étendard sanglant est levé
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils, nos compagnes !
Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons ! Marchons !
Qu’un sang impur abreuve nos sillons


O komen i lé
Refrain :
O komen i lé
Lé la
E pi sinon sa
Lé la
N’aura pu de RASED
Plus d’école maternelle

Nos enfants à la crèche
Nos enfants sur la brèche

Et plus d’IUFM
Les réformes posent problème

Plus de concours l’an prochain
Bac + 5 l’an prochain


Blog citoyen

Bonjour,
Allez lire le coup de G... d'un maire, ancien instituteur, qui résume fort bien la situation de notre "pauvre" Education Nationale :
http://jeanmariedarmian.fr
Hélène Rigolet-Aubertin
Chargée de mission Relations Internationales IUFM de la Réunion

mardi 16 décembre 2008

Lettre de PAUL

1) D'abord bravo pour ce blog et un grand merci à celles et ceux qui en ont eu l'idée et l'animent.
2) Et puis aussi une proposition pour la suite des réjouissances.
Tout à fait d'accord avec l'esprit de la conclusion en forme de synthèse de Richard, je pense qu'il est plus que temps de s'opposer mordicus à la réforme des Iufm, laquelle prépare à brève échéance, nous le savons bien, la casse de la formation, la suppression des concours de recrutement et, par voie de conséquence, la précarisation des personnels de l'éducation future-ex nationale.
Je propose donc qu'une motion soit présentée au vote des prochaines instances (CA de l'université ; CE de l'IUFM), motion dans laquelle il soit affirmé :
- qu'on refuse la transformation des missions des Iufm , donc, accessoirement aussi, du nôtre
- qu'on s'oppose à tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à une quelconque mastérisation des parcours de formation
- que l'on ne remettra pas les maquettes demandées, ni maintenant ni plus tard.
(J'ajouterai bien quelques grossièretés bien senties à l'adresse particulière de nos ministres de tutelle, mais, comme je suis bien élevé, je ne le ferai finalement pas.)
Contrairement à ce que certains collègues penseront vraisemblablement à la lecture des lignes qui précèdent, je tiens à dire que cette proposition de position à tenir n'a strictement rien d'irréaliste. C'est même à mes yeux la seule qui prenne vraiment en compte le principe de réalité : face à l'intransigeance et à la surdité de nos gouvernants, on ne négocie pas, on s'oppose et on refuse, un point, c'est tout.
Les lycéens qui viennent de faire reculer de façon assez remarquable Darcos et Sarko nous montrent la voie. Ce n'est pas en discutant ni en réclamant des négociations qu'ils ont remporté cette première bataille. Comme quoi, mine de rien, les petits jeunes ont bien souvent davantage le sens des responsabilités, pour de bon, que leurs "sages" aînés.
Cordialement,
Paul OBADIA

lundi 15 décembre 2008

Introduction

Forum IUFM de la Réunion,
le 10 décembre 2008

Où va l’Éducation Nationale ?



Suite aux Assemblées Générales qui ont eu lieu à l’IUFM, nous voici réunis aujourd’hui pour débattre de l’avenir de l’Education nationale. Face au rouleau compresseur des réformes qui touchent les services publics, de nombreuses inquiétudes se manifestent.

Ce forum est donc un temps d’information mais aussi de réflexion indispensable. Il s’inscrit dans les nombreuses manifestations qui s’expriment dans les écoles, les lycées, les IUFM, les IUT, ou les Universités. Ces mouvements témoignent du profond désarroi auxquels nous sommes tous confrontés.

Des réformes ? certes !
Mais, dans quel but ? Selon quels principes ? Pour quel projet de société ?
Les concertations trop partielles, l’absence de cadrage véritablement opérationnel, le calendrier accéléré de réformes multidirectionnelles, ignorent les acteurs de l’École et laissent planer de lourdes incertitudes sur l’avenir de nos enfants. Où va l’Education Nationale ?

Nous vous proposons de débattre de l’impact des réformes sur les dispositifs touchant les écoles primaires, les lycées, les IUFM, la formation et le recrutement des enseignants à travers le processus de mastérisation.

9h30 -11h en salles : Travail par ateliers

1. Salle C23 - Les écoles : la semaine de 4 jours, le recul de scolarisation en école préélémentaire, la suppression du RASED...
Le socle commun de connaissances a-t-il vocation de RMI pour l'Ecole de la République ou bien, la financiarisation, via la « loi TEPA », des dispositifs d’évaluation CE, CM2 n’est-elle pas au service d’un nouveau recul ?
Assistons-nous à la contre-réforme de l’Instruction Publique à « laïcité positive »?
2. Salle C11 - Les lycées : semestrialisation, réductions horaires, remise en cause de la légitimité, de l’utilité de disciplines, intrusions idéologiques dans les contenus et méthodes en contradiction avec les finalités officielles …
Ce harcèlement est-il l’organisation de la désorganisation, procès de déstabilisation ?
Présage-t-il le démantèlement du 2nd degré, la remise en cause de notre baccalauréat et du droit d’accès à l’université ?

3. Salle C40 - Les IUFM : leur avenir et celui de leurs personnels BIATOSS et enseignants, dans le nouveau dispositif de formation initiale et continue.
Quelles perspectives : fusion-absorption par les Universités… et après ?

4. Salle E11 (+ F10) - Des professeurs pour quelle école ?
La mastérisation de la formation préfigure-t-elle le désengagement de l'État-employeur .
Master aujourd’hui, suppression des concours demain et ouverture de l’enseignement public à la concurrence s’agit-il du retour de la
directive Bolkestein :
Le (plombier) prof. polonais revient ?


5. Salle P25-P26 : - Réflexions et témoignages autour de l'adéquation formation à IUFM et métier de professeurs des écoles : un exemple de pratique disciplinaire en Musique.
La formation des maîtres est-elle un authentique investissement sociétal ou bien seulement un coût à charge de l’Etat ?

11h -12h en amphi : Synthèse des ateliers
et clôture du forum

Lieu de réflexion et de débat, ce forum est une action citoyenne et solidaire. Vous êtes plus de 250 ici et encore, beaucoup sont restés dehors par manque de places, j’en profite pour les saluer par les fenêtres et portes ouvertes de l’amphi !
Par notre présence en très grand nombre, ce mercredi 10 décembre, à ce forum de l’IUFM de La Réunion, étudiants, enseignants, professeurs stagiaires, formateurs, parents d’élèves, représentants syndicaux, personnels administratifs et de service, nous affirmons que nous sommes les acteurs véritables, incontournables, de l’Education et de la Formation.

Bon travail à tous.

Martine TAVAN
Pour le collectif de l’IUFM

Atelier 1 : Avenir des Ecoles

Synthèse de l’atelier 1

Pourquoi toutes les mesures « Darcos » visent-elles le démantèlement de l’école publique ?

Quelles sont les conséquences pour les enfants, les parents, étudiants ?
Favoritisme de l'enseignement privé, retour du religieux ?

Nouveaux "vieux programmes" : des programmes au goût amer, d’un autre âge ( apprendre l’histoire de l’art avant d’apprendre à… , sans concertation, avec des connaissances à
« réciter »
Suppression de la carte scolaire : ghettoïsation de certaines écoles ; fuite des enfants organisée vers les écoles privées qui n’ont pas les mêmes devoirs que les écoles publiques vis-à-vis des handicapés, des enfants en difficultés…)
Suppression de la toute petite, petite section, moyenne section, (école obligatoire à 5 ans) : les parents devront garder leurs enfants jusqu’à 3 ans
EPEP : vers une privatisation des écoles, vers des enseignants recrutés parmi les futurs master de l’enseignement employé sur des statuts précaires et sous payés, non reconnus
Rased : supression de 3000 postes, 15000 enfants abandonnés par le système
Diminution du nombre de postes malgré un nombre d'élèves au primaire en hausse : des classes surchargées
Masterisation de la formation des PE, suppression des IUFM :
- des enseignants qui vont être formés à la chimie de l’éponge, à la structure de la craie mais qui ne sauront rein des enfants
- allongement d’un an des études sans salaires, une année de cotisation sociale supprimée =retraite encore plus tard, les plus démunis ne pourront plus accéder aux études aussi longues
Suppression des samedis matins ….qui alourdissent les journées scolaires de tous les enfants alors qu’il aurait fallu au contraire les alléger , mais les faire plus régulières et avec moins de jours de vacances
Evaluations intempestives : ces évaluations n’ont plus le rôle de diagnostique des difficultés pour y remédier mais au contraire, leur place dans l’année et le contenu de ces évaluations ainsi que la forme des programmes vont conduire à faire redoubler davantage d’élèves (alors qu’on sait qu’il faut l’éviter tant pour l’élève que pour le système)
Organisation Soutien scolaire : qui impose aux enfants en difficultés deux heures supplémentaires dans des temps « incongrus », entre midi et deux heures (à la place de la cantine par exemple) alors que ces enfants n’en peuvent déjà plus de l’école qu’ils ont besoin d’autres temps
L’argent pris sur le service public donné aux écoles et établissements privés
Loi sur le service minimum d'accueil (SMA) : pour pouvoir faire passer plus facilement ses régressions scolaires, une loi qui impose le service minimum d’accueil aux mairies. Ainsi les enseignants pourront faire grève tant qu’ils voudront, ça ne gênera personne (pense-t-on en haut lieu), sauf les élèves qui n’auront pas d’enseignant mais, ça ce n’est pas grave, doivent-ils penser en haut lieu.

Quel plan de communication pour faire « passer la pilule » ?
Le chemin est bien rôdé : on « sollicite » les députés de sa majorité, une rapport qui reprend les idées ministérielles, une pseudo concertation organisée, (par exemple sur les programmes, à La Réunion les enseignants se sont réunis le vendredi soir, le lendemain même, le samedi matin, les programmes paraissaient publiés par le Ministère) et un petit bout de l’école est vendue, massacrée, dénigrée, rabaissée.
La présentation qui en est faite parle de Liberté, d’autonomie, d’éfficacité…

Des blogs à consulter :
http://resistancepedagogique.blog4ever.com/blog/index-252147.html
http://sauvons-lecole.over-blog.com/
Que faire :
Communication vers le public
Nuits des écoles
Nuits de l’IUFM
Enterrement de l’IUFM en début d’année prochaine
Des mails de soutien au directeur d’école dans l’Hérault injustement pénalisé pour son refus justifié de mettre en place le soutien pour des enfants de maternelle
Mail à son inspecteur : ce.ia34@ac-montpellier.fr
Valérie « accueil 18 décembre »
Pétition dans différents lieux
S’adresser à nos parlementaires
Répression : s’organiser et répondre
Informer par des interventions à la radio et à la télévision sur ce toutes ces régressions scolaires alors qu’on nous les présente comme des réformes qui vont dans le « bon sens » ( le bon sens pour eux c’est une école privée pour l’élite et une sous- école sans moyen, pour les autres)

Atelier 2 : Avenir des Lycées

Les Lycées : Avenir et devenir au vu de la nouvelle réforme ?

De très nombreux participants étaient présents dans cet atelier :
Parents d'élèves,
Professeurs de Lycée,
Professeurs de Lycée professionnel,
Délégué des parents d'élèves,
Etudiants
Stagiaires IUFM
Représentant syndical,
Enseignant IUFM

3 grands axes ont été développés:
1) La classe de seconde est chamboulée (+ de problèmes que de solutions)
Perte de la culture, de la curiosité, de l'esprit d'analyse (dans la droite ligne des changements de l'école primaire)
2) La réforme des Lycées professionnels avec la suppression des BEP et la réduction d’une année d’étude pour préparer le BAC PRO !
3) Quelle façon de procéder !

1) Réforme des secondes
Suite au rapport JP de Gaudemar des « points de convergence » ont été signés et sous le couvert de ce blanc-seing la réforme Darcos se déploie sans rapport avec l'idée des déclarations d'intention.
On nous parlait de l'harmonisation du lycée, de passerelles, de souplesse, de travail sur le suivi rigoureux des élèves et sur les modalités d’évaluation pour la meilleure réussite de chacun.
Un dispositif qui permettrait d’atteindre les 50% de diplômés au niveau licence (selon référence Union Européenne)
Quand la réforme Darcos nous parle en seconde : de semestrialisation et de modules (humanités, sciences, sciences de la société) et juxtapose des tranches horaires : dans quels buts ? Avec quelle cohérence ? Réponse à la curiosité des élèves ? Meilleure approche du monde réel actuel ? Ou simplement économies drastiques ?
Cette maquette pédagogique de la « 2e Darcos » chamboule l’existant sans garantie ni de résultats, ni de sérieux : à l’analyse elle s’avère bien inquiétante.
Les 30 heures affichées en tête masquent mal la misère qu’elles cachent : qu’on la prenne dans tous les sens : le compte n’y est pas !
- 21 heures de tronc commun pour 6 blocs disciplinaires dont les Sciences économiques et sociales sont exclues et qui représentent une dizaine de matières, soit une moyenne d’environ 2 heures annuelles par matière enseignée : c’est bien peu !
- Hélas les compléments modulaires ne nous rassurent pas : organisés en semestre, en quatre très grands champs scientifiques pour 2 à 4 modules de 3 heures sur l’année avec changement à mi-parcours… Ces modules couvrent tellement de domaines distincts en si peu de temps, qu’ils s’apparentent davantage à une vague information-initiation qu’à un véritable enseignement : adieu la filière SES prisée des lycéens !
Quelles règles régiront les choix des élèves ? Pour quelle classe de 1ere, de Terminale ? Quel BAC ? Cette réforme marche à vue… dans le brouillard. Peut-on laisser Darcos se servir des élèves actuellement en 3eme de collège comme cobaye à la prochaine rentrée pour respecter sa hâte à réformer?
- qui peut croire dès lors au sérieux de cet « accompagnement personnalisé » qui représenterait 10% de la formation (juste ce qu’il faut pour que l’horaire global soit décent ) dans un contexte budgétaire en chute libre et alors que, dans le même temps, Darcos nie le caractère spécifiques des compétences de l’enseignant et revient à la dimension purement disciplinaire de leur formation en fermant les IUFM : haut lieu de la « professionnalisation » du métier d’enseignant !
Sans moyens, ni formation pertinente des enseignants, cet « accompagnement » est voué à l’échec ou à … l’externalisation

2 ) Réforme des LP
Qu'est ce qui va changer en Lycée Professionnel ?
… en un mot suppression du BEP … et des postes…
Rappelons-nous que l'objectif de supprimer 13500 postes est surtout axé sur le lycée professionnel.
N'oublions pas que l'expérimentation du Bac Pro en 3 ans (au lieu de CAP sur 2 ans puis BEP sur 2 ans) n'était pas concluante. Un rapport de l'Inspection Générale d'octobre 2007 conclut que cela ne marche pas. Le Recteur de l'académie de la Réunion l'a quand même généralisé. Le programme de transition a été mis en œuvre sans évaluation.
Le BEP ne survit que sous forme d'une « certification intermédiaire » en CCF (Contrôle en Cours de Formation), donc sans examen, en cas d'échec au Bac Pro.
La encore ne s’agit il pas pour le ministre de faire des économies contre toute rationalité, notons qu’en supprimant une année de Bac Pro (tout en conservant le même programme), on économise 1000 heures d'enseignement : les élèves en difficulté avaient besoin qu'on accélère le rythme en plus!
Les restrictions budgétaires en termes de postes attestent la programmation d’un sacrifice à grande échelle. Toute une catégorie d’élèves, qui trouvait dans la préparation d’un BAC PRO en 4 ans, un rythme adapté et pensé pour sa réussite, va être laissée pour compte du nouveau LP, et avec elle l’aspiration légitime des familles à l’éducation et à la reconnaissance sociale pour leurs enfants.
Avec ce dispositif, qui ne prend en considération ni le rejet du projet par le Conseil Supérieur de l’Education, ni l’expérience des acteurs du système : inspecteurs, enseignants, associations, parents d’élèves.

Par ailleurs, les étudiants en formation CPE ont fait part de leur inquiétude : ils craignent le retour du « Surgé » d’autrefois, ce qui ne correspond en aucune façon à leur vocation pour le métier !

3 ) Question de méthode
La méthode Darcos : parvenir à un consensus de façade (les « points de convergence ») avant de sortir son projet sans plus avoir besoin de concertations … pour l’appliquer dans la précipitation.

De calomnies en propos désobligeants Darcos étale son mépris des enseignants. D’emblée cette attitude en dit long sur l’état d’esprit dans lequel il mène sa réforme.
Au-delà du flou des contenus, de la radicale divergence des points de vue, la précipitation n’est pas de mise! Nous ne pouvons l’accepter, le lycée mérite que l’on prenne le temps d’une réelle concertation pour être réformé !

Quelle est la lisibilité de ces changements
pour les parents
pour les enfants
pour les employeurs ?


Parlons également de l'annualisation des services : on mesurera dorénavant le travail de l'enseignant à un nombre global d'heures à faire dans l'année : 768 heures soit 2 semestres de 18 semaines.
Quel est le sens donné à une telle mesure qui posera des problèmes en cas d'arrêt maladie puisqu'il faudra reporter les heures, alors que les emplois du temps des élèves sont et seront encore plus chargés ? Quel bénéfice pour les destinataires des enseignements ? (pour l'Etat.. c'est une autre histoire)

Face à ces interrogations quelles solutions ?
L’atelier s’est dans un second temps efforcé de se faire force de propositions.

Ouvrir de toute urgence (puisque le rythme est imposé par le ministre) un chantier de concertation et de réflexion : « quelle école pour la République demain ? »
Pour le ministre, le planning est déjà imposé jusqu'en 2011 !
Informer, communiquer avec les parents, les élus, les collègues, afin de faire prendre conscience de l'ampleur du travail de sape déjà mis en œuvre.
Consulter les collègues non présents ici et faire remonter un projet
Demande d’audience auprès des différentes collectivités territoriales pour que nos élus portent nos revendications au niveau national.

Proposer de nouvelles modalités de luttes
Evitons peut-être le recours à la grève comme d'habitude. La gravité de la situation impose qu'on ne casse pas plus l'enseignement fait aux élèves. D'autres actions sont possibles comme par exemple :
des journées d'informations : AG , Portes ouvertes, réunion parents professeurs …
la cessation de la notation chiffrée au profit de lettres A, B, C, D, comme le fait l'enseignement agricole pour bloquer le système et manifester son désaccord
rédiger des tracts d'informations à l’adresse du plus large public à propos du danger pédagogique encouru

En guise de conclusion, et pour reprendre Victor Hugo : « Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons »
… encore qu'on ouvre la nouvelle prison de Domenjod ces jours-ci...

Résumons en un mot le contenu de notre atelier-débat : NON !

Refus total de cette réforme dans sa forme actuelle (à cause de la méthode et de la finalité, danger des modules et de la semestrialisation, « ouverture d'esprit ...»)
Certes le système doit être réformé, mais par un travail en concertation.
Nous réclamons de façon forte une concertation des parents d'élèves, des lycéens, des syndicats, des enseignants pour aboutir à une réelle expression des besoins.

Mais le temps manque aujourd'hui pour discuter des propositions. A quand la suite ?

Actions directes sur ce chantier :

Communiquer
Rencontrer les parents
Rencontrer la presse
Rencontrer les élus
Utiliser la désobéissance civile.

Atelier 3 : Devenir des personnels

Le devenir des personnels de l’Education Nationale

Dans l’atelier, nous avons très vite dépassé le cadre de l’IUFM seul et reformulé la problématique nous interrogeant plus largement sur le devenir et la gestion des personnels de l’EN.

Au niveau de l’IUFM, nous avons déjà suscité une AG de tous les personnels avec le président de l’université M. Mohamed ROCHDI.
Nous avons obtenu des réponses et des assurances quant à l’avenir immédiat, notamment pour nos collègues contractuels dont certains contrats prenaient fin en décembre 2008. Nous savons que 2009 marque la fin du fléchage de nos moyens budgétaires et 2010 sonne la fin du fléchage de nos postes.
Malgré toute sa bonne volonté à notre égard, l’université, aux moyens globalisés et assurément restreints, devra sans doute arbitrer, redéployer et supprimer des postes et des fonctions.
Nous n’avons aucune visibilité au-delà d’un an mais dès la rentrée prochaine nous sommes quasiment assurés de perdre les décharges à temps partiel (équivalent 10 postes) des formateurs associés, conseillers pédagogiques et autres collègues de terrain qui se sont largement investi au fil des années, ont développé des compétences d’experts en professionnalisation des maîtres.
Dans ce contexte strictement universitaire, bien des collègues se voient brutalement déqualifiés. Les formateurs de statut 1er et 2sd, ne pourraient plus collaborer avec les enseignants chercheurs dans les masters « Education et formation » ?
Les 13500 postes supprimés au budget 2009 de l’EN (après les 11000 de l’année 2008) participent du vaste chantier de destruction des services publics entrepris par la présidence. La RGTP « Révision Générale des Politiques Publiques » prévoit un « plan social » de 160 000 suppressions d’emplois, sur 4 assorti d’un démembrement des services publics.

Dans l’atelier nous avons déploré l’absence d’un représentant au CTP université des personnels BIATOSS, seul un représentant des enseignants siégeant pour le SNESup était présent : une réunion UNSA-éducation à l’université convoquée ce même jour semble en être la cause.

Pourtant nous aurions aimé avoir leur sentiment sur le salaire trinôme qui se met en place.
De quoi s’agit-il ?
Le salaire trinôme se composerait de trois parts complémentaires pour les agents de la fonction publique :
la première liée à la grille indiciaire ;
le second à la fonction ;
le troisième aux résultats (mérite).

Ces deux dernières parts font l’objet d’un projet de décret, en cours pour la catégorie A, « Prime de Fonctions et le Résultats » (PRF).
Cette prime, au moins dans sa logique, se substituera à terme à toutes les primes et aux régimes indemnitaires existants dans la Fonction publique d’Etat. Elle a pour vocation de prendre une part croissante au détriment de la grille indiciaire.
La PFR sera modulable pour chaque agent par sa hiérarchie : application de coefficients multiplicateurs (de 1 à 6) à un taux de référence ou prime de base.
La partie « prime » sera versée chaque mois avec environ 40 % (pour l’heure) déterminée au « mérite » et donc réévaluée (chaque année ?) ou dévaluée pour chacun, dans les limites d’une enveloppe restreinte et non extensible, bien sûr… Bonjour la concurrence !

Quant à la première part, avec seulement 0,8 % d’augmentation de la valeur du point d’indice en 2008, le gouvernement vante les mérites de sa politique du pouvoir d’achat, inscrite dans la loi « TEPA » qui défiscalise les heures sup, (dans un contexte de chômage alarmant), défiscalise les héritiers et autres (dans un contexte économique « surréaliste »). De fait, il organise un système de « salaire » individuel, faisant éclater la référence statutaire de « traitement » à laquelle il s’oppose.

Provoquer des tensions, des rivalités, des sentiments d’injustice, des stratégies individuelles, bref provoquer la concurrence entre collègues et rendre du coup toute riposte collective « rétrograde » et surtout impossible.

C’est, par exemple, dans cette logique qu’il faut inscrire les primes de 400 € proposées aux professeurs d’école pour les évaluations en CE et CM2 dénoncées, ici même tout à l’heure, par un directeur d’école comme étant contraire à la responsabilité intégrée et partagée de l’évaluation. Elles apparaissent aux collègues comme des facteurs de division, de jalousie, sapant à la base les conditions d’un travail d’équipe.


Nous aurions voulu comprendre, dans ce contexte, la stratégie du syndicat Administration et Intendance-UNSA, l’accord salarial qu’il a négocié avec le MEN en actant augmentations des salaires, via la PFR, contre suppressions de postes.
Voir « Relevé de Conclusions » du 9 octobre 2008 signés entre X. Darcos et J-Y Rocca
Point 1 : - dispositif PFR pour les personnels de catégorie A en 2009, les catégories B en 2010
- augmentation des taux de primes entre de 2009- 2011
Point 2 : - suppression de1700 postes entre de 2009- 2011

Nous, nous ne comprenons cette transaction en contradiction avec la déclaration préalable de ce syndicat, à la CAPN du 01/07/08 : «… réaffirmer sa revendication d’un alignement de tous les régimes indemnitaires sur la moyenne interministérielle et son refus de la mise en place d’un salaire trinôme. »
Nous avons pensé que localement, nos collègues de l’UNSA, eux non plus ne comprennent cette contradiction et doivent se sentir dépassés par ces manœuvres parisiennes. Nous tenons à leur réaffirmer ici notre considération et notre confiance pour construire sur le terrain et de façon unitaire la défense des personnels titulaires et contractuels qui va devenir notre actualité brûlante à l’université.

Pour finir nous sommes inquiets des pleins pouvoirs aux présidents d’université et aux directeurs des EPLE et nouveaux EPEP, le même procès d’individualisation des carrières, des rémunérations et avec sa cohorte d’arbitraire…
Nous sommes alertés par l’atomisation du statut des enseignants-chercheurs induite par le projet de modification du décret statutaire de 1984, qui aggrave encore les dispositions de la loi LRU.

Enfin, en droite ligne avec la semestrialisation en lycée et la modulation, se profile à notre sens aussi l’annualisation des services des professeurs du 2sd degré dont nous voyons bien les limites dans le Supérieur...

Atelier 4 : Masterisation

Masterisation et formation aux métiers de l’enseignement

Le débat sur la masterisation a rassemblé un grand nombre d’étudiants et de formateurs, très soucieux devant les réformes précipitées, aux contours encore flous.
Après l’intégration des IUFM aux Universités, le Ministère a entrepris de réformer la formation et le recrutement des enseignants.Désormais recrutés à Bac+ 5, les futurs enseignants devront être titulaires d’un master pour enseigner.
Malgré la volonté affichée de revaloriser ainsi le métier d’enseignant, la mastérisation pose en fait de nombreuses questions.

Les masters ne laissent qu’une place insuffisante à une véritable formation professionnelle. En effet, les maquettes doivent être revues à la baisse, donc beaucoup moins d’heures pour la didactique et la pédagogie.
Or, la professionnalisation est une orientation majeure fixée aux Universités.
Comment résoudre une telle contradiction ?

Les étudiants auront à passer également un concours de recrutement durant la 2° année du master. Il sera très difficile de préparer un concours, comprenant des épreuves didactiques tout en réalisant un mémoire de recherche.
Or, les textes ministériels insistent sur le fait que le master ne doit pas comporter d’UE
préparant les épreuves du concours.
Pourquoi une telle contradiction ?

Les étudiants ayant obtenu leur master et réussi au concours seront directement mis en poste. En effet, l’année de professeur stagiaire, essentielle pour se former de manière pratique tout en étant rémunéré, disparaît. Cette réforme permet de supprimer 24 000 postes d’enseignants stagiaires, appelés à se former « sur le tas ».
S’agit-il vraiment d’une revalorisation du métier d’enseignant ?

Le processus de mastérisation avive la concurrence entre les Universités et encourage la création de pôles de compétences. Les grandes Universités pourront renforcer leur influence par une offre de formation large, tandis que d’autres ne pourront présenter qu’une carte de formation réduite. Dès lors, un certain nombre d’étudiants n’auront pas les moyens de poursuivre des études trop coûteuses.
S’agit-il vraiment de limiter l’accès des étudiants titulaires de la licence au niveau master ?


Le processus de mastérisation, s’inscrit dans un calendrier très contraint. En octobre 2008, le Ministère crée de nouveaux masters « métiers de l’Education et de la Formation » et demande de présenter les maquettes pour le mois de décembre 2008. Devant les nombreuses motions demandant un moratoire de six mois ou d’un an, le ministère accepte de reporter l’échéance au mois de février 2009. À La Réunion, nous avons même un délai supplémentaire… jusqu’au mois de mars 2009.
Ces délais ne permettent pas d’élaborer sereinement des maquettes concertées,
intégrant une véritable formation professionnelle.
Pourquoi anticiper la mise en place des nouveaux masters « métiers de l’Éducation et
de La Formation » en 2009, alors que le renouvellement des maquettes dans le cadre
du LMD est prévue pour 2010 ?
Les nouveaux modes de recrutement s’inscrivent dans une politique de réduction du nombre d’enseignants. Plus de 13000 postes seront supprimés en 2009. Les concours sont maintenus mais le nombre de postes offerts n’est pas encore publié pour la session 2009.
De plus, la mastérisation ne prévoit pas les nécessaires relations avec les services
académiques
S’agit-il vraiment de précariser le métier d’enseignant?


Pour l’heure, il apparaît que le processus de mastérisation manque de clarté et de cohérence globale. Conduit à marche forcée, il alterne entre fortes contraintes et larges imprécisions.
Les nouveaux modes de recrutement font du master la pierre angulaire de la formation au métier d’enseignant. La dimension recherche, ainsi reconnue, doit naturellement s’inscrire dans une visée professionnelle. La mise en œuvre des masters orientés vers la formation aux métiers de l’enseignement doit s’appuyer sur les compétences et les ressources des IUFM.

Enfin, aux yeux participants de l’atelier, dans l’esprit de la mastérisation, nous allons bien vers la suppression des concours et ouverture du marché de l’emploi dans l’enseignement public à la concurrence européenne dans l’esprit de la directive Bolkestein (2005).



Atelier 5 : Chant.

Dans un premier temps nous avons organisé la simulation d'une situation d'enseignement en chant comme on pourrait en rencontrer dans les écoles primaires de nos jours.
L'objectif principal était de faire la relation entre les connaissances qui nous sont données à l'IUFM et la pratique sur le terrain ou, en d'autres termes, l'importance de la formation IUFM.
-Réveil du corps : important pour préparer à la fois physiquement et mentalement l'élève à la situation d'apprentissage. C'est le moment choisi par l'enseignant pour mettre en avant les difficultés que les élèves vont rencontrer dans la chanson. A ce stade , ils ne connaissent pas encore les paroles de celle-ci mais le maître commence déjà par le biais d'une histoire à présenter le contexte de la chanson.
-Apprentissage : fait sous forme d'écoute puis de répétitions, c'est le moment où le maître va entamer une communication non verbale avec les élèves afin de maintenir chacun d'eux en action. Cet apprentissage est toujours accompagné de gestes permettant de lier des mots, des hauteurs de notes avec des images physiques.

Ensuite nous avons tenté de répondre à la question suivante: La formation des maîtres est-elle un authentique investissement social ou bien seulement un coût à la charge de l'Etat?
La formation des maîtres doit nécessairement répondre à une attente de leur employeur et doit donc nécessairement prendre en compte les volontés de celui-ci. Cependant, c'est aussi une formation qui a un rôle social. L'objectif de l'école n'est pas seulement de former des élèves et de les faire accéder au socle commun de connaissances et compétences mais aussi de les préparer à une insertion dans la vie sociale, et de ce fait, l'objectif de l'école est aussi de développer l'esprit critique chez les élèves.
Et c'est dans ce contexte que nous nous opposons aux réformes de notre gouvernement. Si nous voulons des élèves formés et non pas formatés alors il faut que les maîtres eux aussi soient des maîtres formés. Notre formation n'a sa place qu'à l'IUFM car elle nous permet par le biais de stages pédagogiques de découvrir les élèves, de nous confronter à notre futur métier et de nous convaincre que c'est un métier pour nous. De plus les enseignants d'IUFM sont pour la plupart des enseignants ayant déjà enseigné en écoles primaires et de ce fait, ce sont des enseignants qui peuvent nous transmettre une expérience réelle de ce métier.
Conclusion:
On nous propose une réforme de la formation sous la forme d'un master où les cours seront faits certainement sous forme de cours magistraux à la faculté. Nous disons non, si réforme il doit y avoir alors nous demandons que notre formation soit encore plus axée sur la pédagogie, avec plus de stages pédagogiques car nous partons du principe que pour mieux enseigner il faut être mieux formé. Plus encore, cette proposition de masterisation ne propose que la mise en place d'une inégalité au sein même de la fonction publique entre les enseignants du primaire et ceux du secondaire.
On nous propose la sédentarisation des RASED. Nous disons non car à l'heure où le gouvernement ne parle que de lutte contre l'échec scolaire il nous paraît aberrant de limiter la prise en charge des élèves en difficulté.
On nous propose de faire des économies sur l'éducation de nos enfants. Nous disons non car si le gouvernement peut trouver des fonds pour sauver nos banques alors il doit pouvoir en trouver pour maintenir l'avenir de notre école publique.
Les participants de l'atelier étaient d'accord pour dire que si pour sauver notre formation il fallait supprimer la rémunération en PE2 alors qu'on le fasse.

Conclusion

Clôture du forum,
par Richard Topczynski


Mes chers camarades,

Au cours de ce forum de l’IUFM de la Réunion, nous avons, ensemble, tenté de nous y retrouver dans cette nébuleuse de réformes imposées par le haut, tous azimuts et souvent, comme une fusée…à plusieurs étages.
Nous avons débattu, interrogé le devenir de l’Education Nationale, qui nous est chère et à laquelle nous sommes dévoués.
Malgré la richesse de nos échanges, je ne saurais conclure ici, tant il est vrai que ce vaste chantier… de démolition, garde bien des zones obscures, pour l’heure inaccessibles, des aspects inavoués et sans doute inavouables.

Aussi, pour clôturer nos débats, je vais simplement résumer nos points de convergence :

1. OUI, nous sommes d’accord pour une réforme visant à améliorer la qualité de notre service public d’éducation ; mais pas pour une réforme qui parte d’un postulat de réduction systématique de la quantité d’éducation. : couper... couper...couper… et prétendre faire mieux avec beaucoup moins. Non, merci.

2. OUI, nous aussi sommes soucieux des performances du système public d’éducation, nous souscrivons au projet d’une école ambitieuse et efficace dans la lutte contre l’échec scolaire, l’exclusion et pour la réduction des inégalités sociales dans l’accès à notre patrimoine culturel commun ; mais une réforme qui casse : les RASED, le préélémentaire, les cycles d’enseignement en lycée, lycée professionnel, IUT, qui casse l’IUFM et à terme l’ascenseur social que constituent les concours. Non merci !

3. OUI, nous adhérons à l’idée d’une réforme tournée vers l’avenir, dans un esprit visionnaire, qui place l’éducation au cœur d’un projet de société centrée sur l’homme et dans le respect de nos valeurs républicaines : mais vos projets motivés par cet esprit gestionnaire libéral, visant à transformer l’école en supermarché de la connaissance, où l’offre scolaire serait soumise aux lois de la concurrence, au « réalisme » internationalisé de type PISA. Non, ce sera sans nous !

4. Bien sûr, nous sommes prêts à nous investir pour une meilleure reconnaissance universitaire et une revalorisation de la formation des maîtres.
OUI à une formation de professeurs reconnue à un niveau Master 2, mais sans faire fi des travaux et compétences des acteurs de l’IUFM : ce formidable moteur d’idées et de professionnalisation du métier, que vous osez balayer d’un revers de « pédagogisme », méprisant et populiste. Vouloir nous concasser par un processus de mastérisation à marche forcée, sans cadrage national, sans prise en compte des spécificités disciplinaires, des acquis de la recherche, sans fléchage des moyens financiers et en personnels, sans logistique pour mettre en place les stages en responsabilité et autres… bref tout casser. Non merci !

5. OUI enfin à une réforme, mais dans le respect des personnes et des partenaires du système éducatif. Une réforme aux finalités clairement identifiées, faisant l’objet d’une réelle concertation et d’un suivi démocratique par les instances représentatives, tant dans son élaboration, que dans les modalités de son opérationnalisation. Mais non à des « points de convergence » alibis.

Mais de quelle nature sont donc les objectifs de Monsieur le Ministre ?

D’entrée, il apparaît clairement que l’objectif des réformes est de faire des économies, le premier mobile semble être d’ordre pécunier : l’EN grève la majeure partie du budget, il faut réduire des charges de l’État dont les caisses sont vides…
Pourtant en l’espace de quelques jours, des sommes colossales ont pu être miraculeusement trouvées dans ces caisses prétendument vides pour voler au secours des banques privées :
42 milliards d’euros injectés directement, sans véritable contrepartie et vraisemblablement à fonds perdus, auxquels il convient d’ajouter 360 milliards consentis en garantie par l’Etat, c'est-à-dire par nous tous !
Quid des dividendes distribués aux actionnaires ? 40,9 milliards d’euros en 2007 pour les groupes du CAC 40, 31 prévus en 2008 et couverts par le bouclier fiscal. C’est vrai que comparativement, avec ses 250 millions d’euros rétrocédés sur 2007, le bouclier fiscal lui, ne représente que…13 500 postes environ !
Quid de la dette publique que nous allons léguer aux générations futures, 70 ou 75% du PIB en 2011 ? Ils ne nous en parlent plus, ces néolibéraux qui fustigent sans trêve l’État-providence, ne jurent que par la « réforme de l’état » et occupent tout l’espace médiatique en chantant les vertus de la mondialisation et du marché autorégulé.
Ce sont les mêmes, ces sarkos-tartuffes qui, à court de liquide, viennent aujourd’hui taper la mère patrie !

Quand le ministre de l’EN se demande s'il est « vraiment logique que nous fassions passer des concours bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches?"
Xavier Darcos, ministre de l'Education Nationale, est-il un provocateur ou simplement un incompétent ?
Incompétent : oui, il ne sait même pas qu’il faut être propre pour entrer à l’école.
Provocateur : je vous laisse juge… enseigner en petite section = « faire faire la sieste »
C’est lui qui en tient une couche !

Nous sommes tous d’accord, les méthodes sont infectes : arrogance, mépris, précipitation, attaques éparses, par la bande, …qui toutes convergent vers un même but : déstabiliser tout l’édifice de l’Education Nationale.
Alors, si l’objectif premier de la « réforme » est d’économiser sur le dos de l’école publique, nous sommes effectivement en droit de nous demander si son véritable mobile n’est pas fondamentalement idéologique. Ne s’agit-il pas d’un procès de privatisation de l’école publique : l’affaiblir, la vider de sa substance pour mieux la faire disparaître au nom de la « laïcité positive » et la brader au marché.


Cette contre-réforme est une véritable forfaiture démocratique à laquelle nous ne voulons pas collaborer.
Alors mes camarades, il nous faut rentrer en résistance ! Face à ce rouleau compresseur : organiser la défense citoyenne du service public d’éducation.
Nous ne saurions rien négocier, il faut rompre avec ce dogme de démantèlement.
Pour ne pas sacrifier l’école laïque sur l’autel de l’intégrisme néolibéral, il nous faut lutter, nous battre, tous ensemble, pour obtenir la démission du ministre de l’E.N.

Arrête de casser l’école de la République,
pour que vive l’Education Nationale :
Casse-toi toi-même !

« Darcos Démission !»