lundi 15 décembre 2008

Atelier 3 : Devenir des personnels

Le devenir des personnels de l’Education Nationale

Dans l’atelier, nous avons très vite dépassé le cadre de l’IUFM seul et reformulé la problématique nous interrogeant plus largement sur le devenir et la gestion des personnels de l’EN.

Au niveau de l’IUFM, nous avons déjà suscité une AG de tous les personnels avec le président de l’université M. Mohamed ROCHDI.
Nous avons obtenu des réponses et des assurances quant à l’avenir immédiat, notamment pour nos collègues contractuels dont certains contrats prenaient fin en décembre 2008. Nous savons que 2009 marque la fin du fléchage de nos moyens budgétaires et 2010 sonne la fin du fléchage de nos postes.
Malgré toute sa bonne volonté à notre égard, l’université, aux moyens globalisés et assurément restreints, devra sans doute arbitrer, redéployer et supprimer des postes et des fonctions.
Nous n’avons aucune visibilité au-delà d’un an mais dès la rentrée prochaine nous sommes quasiment assurés de perdre les décharges à temps partiel (équivalent 10 postes) des formateurs associés, conseillers pédagogiques et autres collègues de terrain qui se sont largement investi au fil des années, ont développé des compétences d’experts en professionnalisation des maîtres.
Dans ce contexte strictement universitaire, bien des collègues se voient brutalement déqualifiés. Les formateurs de statut 1er et 2sd, ne pourraient plus collaborer avec les enseignants chercheurs dans les masters « Education et formation » ?
Les 13500 postes supprimés au budget 2009 de l’EN (après les 11000 de l’année 2008) participent du vaste chantier de destruction des services publics entrepris par la présidence. La RGTP « Révision Générale des Politiques Publiques » prévoit un « plan social » de 160 000 suppressions d’emplois, sur 4 assorti d’un démembrement des services publics.

Dans l’atelier nous avons déploré l’absence d’un représentant au CTP université des personnels BIATOSS, seul un représentant des enseignants siégeant pour le SNESup était présent : une réunion UNSA-éducation à l’université convoquée ce même jour semble en être la cause.

Pourtant nous aurions aimé avoir leur sentiment sur le salaire trinôme qui se met en place.
De quoi s’agit-il ?
Le salaire trinôme se composerait de trois parts complémentaires pour les agents de la fonction publique :
la première liée à la grille indiciaire ;
le second à la fonction ;
le troisième aux résultats (mérite).

Ces deux dernières parts font l’objet d’un projet de décret, en cours pour la catégorie A, « Prime de Fonctions et le Résultats » (PRF).
Cette prime, au moins dans sa logique, se substituera à terme à toutes les primes et aux régimes indemnitaires existants dans la Fonction publique d’Etat. Elle a pour vocation de prendre une part croissante au détriment de la grille indiciaire.
La PFR sera modulable pour chaque agent par sa hiérarchie : application de coefficients multiplicateurs (de 1 à 6) à un taux de référence ou prime de base.
La partie « prime » sera versée chaque mois avec environ 40 % (pour l’heure) déterminée au « mérite » et donc réévaluée (chaque année ?) ou dévaluée pour chacun, dans les limites d’une enveloppe restreinte et non extensible, bien sûr… Bonjour la concurrence !

Quant à la première part, avec seulement 0,8 % d’augmentation de la valeur du point d’indice en 2008, le gouvernement vante les mérites de sa politique du pouvoir d’achat, inscrite dans la loi « TEPA » qui défiscalise les heures sup, (dans un contexte de chômage alarmant), défiscalise les héritiers et autres (dans un contexte économique « surréaliste »). De fait, il organise un système de « salaire » individuel, faisant éclater la référence statutaire de « traitement » à laquelle il s’oppose.

Provoquer des tensions, des rivalités, des sentiments d’injustice, des stratégies individuelles, bref provoquer la concurrence entre collègues et rendre du coup toute riposte collective « rétrograde » et surtout impossible.

C’est, par exemple, dans cette logique qu’il faut inscrire les primes de 400 € proposées aux professeurs d’école pour les évaluations en CE et CM2 dénoncées, ici même tout à l’heure, par un directeur d’école comme étant contraire à la responsabilité intégrée et partagée de l’évaluation. Elles apparaissent aux collègues comme des facteurs de division, de jalousie, sapant à la base les conditions d’un travail d’équipe.


Nous aurions voulu comprendre, dans ce contexte, la stratégie du syndicat Administration et Intendance-UNSA, l’accord salarial qu’il a négocié avec le MEN en actant augmentations des salaires, via la PFR, contre suppressions de postes.
Voir « Relevé de Conclusions » du 9 octobre 2008 signés entre X. Darcos et J-Y Rocca
Point 1 : - dispositif PFR pour les personnels de catégorie A en 2009, les catégories B en 2010
- augmentation des taux de primes entre de 2009- 2011
Point 2 : - suppression de1700 postes entre de 2009- 2011

Nous, nous ne comprenons cette transaction en contradiction avec la déclaration préalable de ce syndicat, à la CAPN du 01/07/08 : «… réaffirmer sa revendication d’un alignement de tous les régimes indemnitaires sur la moyenne interministérielle et son refus de la mise en place d’un salaire trinôme. »
Nous avons pensé que localement, nos collègues de l’UNSA, eux non plus ne comprennent cette contradiction et doivent se sentir dépassés par ces manœuvres parisiennes. Nous tenons à leur réaffirmer ici notre considération et notre confiance pour construire sur le terrain et de façon unitaire la défense des personnels titulaires et contractuels qui va devenir notre actualité brûlante à l’université.

Pour finir nous sommes inquiets des pleins pouvoirs aux présidents d’université et aux directeurs des EPLE et nouveaux EPEP, le même procès d’individualisation des carrières, des rémunérations et avec sa cohorte d’arbitraire…
Nous sommes alertés par l’atomisation du statut des enseignants-chercheurs induite par le projet de modification du décret statutaire de 1984, qui aggrave encore les dispositions de la loi LRU.

Enfin, en droite ligne avec la semestrialisation en lycée et la modulation, se profile à notre sens aussi l’annualisation des services des professeurs du 2sd degré dont nous voyons bien les limites dans le Supérieur...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire