lundi 15 décembre 2008

Atelier 4 : Masterisation

Masterisation et formation aux métiers de l’enseignement

Le débat sur la masterisation a rassemblé un grand nombre d’étudiants et de formateurs, très soucieux devant les réformes précipitées, aux contours encore flous.
Après l’intégration des IUFM aux Universités, le Ministère a entrepris de réformer la formation et le recrutement des enseignants.Désormais recrutés à Bac+ 5, les futurs enseignants devront être titulaires d’un master pour enseigner.
Malgré la volonté affichée de revaloriser ainsi le métier d’enseignant, la mastérisation pose en fait de nombreuses questions.

Les masters ne laissent qu’une place insuffisante à une véritable formation professionnelle. En effet, les maquettes doivent être revues à la baisse, donc beaucoup moins d’heures pour la didactique et la pédagogie.
Or, la professionnalisation est une orientation majeure fixée aux Universités.
Comment résoudre une telle contradiction ?

Les étudiants auront à passer également un concours de recrutement durant la 2° année du master. Il sera très difficile de préparer un concours, comprenant des épreuves didactiques tout en réalisant un mémoire de recherche.
Or, les textes ministériels insistent sur le fait que le master ne doit pas comporter d’UE
préparant les épreuves du concours.
Pourquoi une telle contradiction ?

Les étudiants ayant obtenu leur master et réussi au concours seront directement mis en poste. En effet, l’année de professeur stagiaire, essentielle pour se former de manière pratique tout en étant rémunéré, disparaît. Cette réforme permet de supprimer 24 000 postes d’enseignants stagiaires, appelés à se former « sur le tas ».
S’agit-il vraiment d’une revalorisation du métier d’enseignant ?

Le processus de mastérisation avive la concurrence entre les Universités et encourage la création de pôles de compétences. Les grandes Universités pourront renforcer leur influence par une offre de formation large, tandis que d’autres ne pourront présenter qu’une carte de formation réduite. Dès lors, un certain nombre d’étudiants n’auront pas les moyens de poursuivre des études trop coûteuses.
S’agit-il vraiment de limiter l’accès des étudiants titulaires de la licence au niveau master ?


Le processus de mastérisation, s’inscrit dans un calendrier très contraint. En octobre 2008, le Ministère crée de nouveaux masters « métiers de l’Education et de la Formation » et demande de présenter les maquettes pour le mois de décembre 2008. Devant les nombreuses motions demandant un moratoire de six mois ou d’un an, le ministère accepte de reporter l’échéance au mois de février 2009. À La Réunion, nous avons même un délai supplémentaire… jusqu’au mois de mars 2009.
Ces délais ne permettent pas d’élaborer sereinement des maquettes concertées,
intégrant une véritable formation professionnelle.
Pourquoi anticiper la mise en place des nouveaux masters « métiers de l’Éducation et
de La Formation » en 2009, alors que le renouvellement des maquettes dans le cadre
du LMD est prévue pour 2010 ?
Les nouveaux modes de recrutement s’inscrivent dans une politique de réduction du nombre d’enseignants. Plus de 13000 postes seront supprimés en 2009. Les concours sont maintenus mais le nombre de postes offerts n’est pas encore publié pour la session 2009.
De plus, la mastérisation ne prévoit pas les nécessaires relations avec les services
académiques
S’agit-il vraiment de précariser le métier d’enseignant?


Pour l’heure, il apparaît que le processus de mastérisation manque de clarté et de cohérence globale. Conduit à marche forcée, il alterne entre fortes contraintes et larges imprécisions.
Les nouveaux modes de recrutement font du master la pierre angulaire de la formation au métier d’enseignant. La dimension recherche, ainsi reconnue, doit naturellement s’inscrire dans une visée professionnelle. La mise en œuvre des masters orientés vers la formation aux métiers de l’enseignement doit s’appuyer sur les compétences et les ressources des IUFM.

Enfin, aux yeux participants de l’atelier, dans l’esprit de la mastérisation, nous allons bien vers la suppression des concours et ouverture du marché de l’emploi dans l’enseignement public à la concurrence européenne dans l’esprit de la directive Bolkestein (2005).



Atelier 5 : Chant.

Dans un premier temps nous avons organisé la simulation d'une situation d'enseignement en chant comme on pourrait en rencontrer dans les écoles primaires de nos jours.
L'objectif principal était de faire la relation entre les connaissances qui nous sont données à l'IUFM et la pratique sur le terrain ou, en d'autres termes, l'importance de la formation IUFM.
-Réveil du corps : important pour préparer à la fois physiquement et mentalement l'élève à la situation d'apprentissage. C'est le moment choisi par l'enseignant pour mettre en avant les difficultés que les élèves vont rencontrer dans la chanson. A ce stade , ils ne connaissent pas encore les paroles de celle-ci mais le maître commence déjà par le biais d'une histoire à présenter le contexte de la chanson.
-Apprentissage : fait sous forme d'écoute puis de répétitions, c'est le moment où le maître va entamer une communication non verbale avec les élèves afin de maintenir chacun d'eux en action. Cet apprentissage est toujours accompagné de gestes permettant de lier des mots, des hauteurs de notes avec des images physiques.

Ensuite nous avons tenté de répondre à la question suivante: La formation des maîtres est-elle un authentique investissement social ou bien seulement un coût à la charge de l'Etat?
La formation des maîtres doit nécessairement répondre à une attente de leur employeur et doit donc nécessairement prendre en compte les volontés de celui-ci. Cependant, c'est aussi une formation qui a un rôle social. L'objectif de l'école n'est pas seulement de former des élèves et de les faire accéder au socle commun de connaissances et compétences mais aussi de les préparer à une insertion dans la vie sociale, et de ce fait, l'objectif de l'école est aussi de développer l'esprit critique chez les élèves.
Et c'est dans ce contexte que nous nous opposons aux réformes de notre gouvernement. Si nous voulons des élèves formés et non pas formatés alors il faut que les maîtres eux aussi soient des maîtres formés. Notre formation n'a sa place qu'à l'IUFM car elle nous permet par le biais de stages pédagogiques de découvrir les élèves, de nous confronter à notre futur métier et de nous convaincre que c'est un métier pour nous. De plus les enseignants d'IUFM sont pour la plupart des enseignants ayant déjà enseigné en écoles primaires et de ce fait, ce sont des enseignants qui peuvent nous transmettre une expérience réelle de ce métier.
Conclusion:
On nous propose une réforme de la formation sous la forme d'un master où les cours seront faits certainement sous forme de cours magistraux à la faculté. Nous disons non, si réforme il doit y avoir alors nous demandons que notre formation soit encore plus axée sur la pédagogie, avec plus de stages pédagogiques car nous partons du principe que pour mieux enseigner il faut être mieux formé. Plus encore, cette proposition de masterisation ne propose que la mise en place d'une inégalité au sein même de la fonction publique entre les enseignants du primaire et ceux du secondaire.
On nous propose la sédentarisation des RASED. Nous disons non car à l'heure où le gouvernement ne parle que de lutte contre l'échec scolaire il nous paraît aberrant de limiter la prise en charge des élèves en difficulté.
On nous propose de faire des économies sur l'éducation de nos enfants. Nous disons non car si le gouvernement peut trouver des fonds pour sauver nos banques alors il doit pouvoir en trouver pour maintenir l'avenir de notre école publique.
Les participants de l'atelier étaient d'accord pour dire que si pour sauver notre formation il fallait supprimer la rémunération en PE2 alors qu'on le fasse.

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